• 654. LES OEUFS MIMOSA

    LES INGRÉDIENTS

    • 6 oeufs
    • des millilitres de mayonnaise
    • de la ciboulette ciselée au goût
    • un peu de paprika
    • sel 
    • et de l’eau

    LA PRÉPARATION

    Porter l’eau à ébullition dans un chaudron, y cuire les œufs dans leurs coquilles au moins une demi-heure, ce qu’on cherche ici c’est le trouble et un jaune à la texture sablonneuse. Laisser reposer un quart d’heure sur le comptoir sans surveillance. Écailler les œufs sous l’eau froide; l’astuce zéro gaspillage c’est de récupérer les coquilles pour ajouter de la texture à un poké bol plus tard. C’est ici que ça devient des arts plastiques: couper en deux sur le sens de la longueur les œufs, retirer les jaunes pour les mélanger avec la mayonnaise, le sel et la ciboulette dans un bol à part. Remplir les moitiés de blancs d’œufs du mélange de jaunes avec une douille étoilées. Saupoudrer de paprika et servir aussitôt!

  • 655. LES SAUCISSES HOT-DOG À LA SAUCE SOYA*

    LES INGRÉDIENTS

    • 1 emballage de 450 g de saucisses hot-dog
    • 1 tasse-ish de sauce soya pour la marinade
    • Des cure-dents en quantité adéquate

    LA PRÉPARATION

    Tempérer d’abord les saucisses hot-dog 3 quarts d’heure sur le comptoir, pendant ce temps préparer le reste des ingrédients. 

    Couper ensuite les saucisses hot-dog en trois morceaux, couvrir de sauce soya et laisser mariner au moins une nuit – ainsi la viande de la saucisse hot-dog va s’attendrir en se gorgeant de la saveur de la sauce soya.

    Le lendemain dans un four à micro-ondes conventionnel, cuire 15 minutes. Rectifier l’assaisonnement et servir avec un bol de cure-dents.

    * Aussi appelées “saucisses cocktail”.

  • 656. DU BOUDIN NOIR D’ENFANTS MORTS

    Le boudin noir est normalement constitué de sang de porc, de graisse et d’oignons. Dans des cercles, voire des cultes, plus “raffinés”, il est recommandé de remplacer le sang de porc par du sang de nouveau-nés. C’est à l’hôpital qu’il est le plus facile de trouver des nouveau-nés sans surveillance: il suffit de se costumer en docteur avec un sarrot et un stéthoscope et d’errer à l’étage des naissances, visiter la maternité nonchalamment, s’emparer des bébés les plus dodus et s’enfuir avec aussitôt. Le plus difficile, c’est d’ignorer les cris, les pleurs et les alarmes.

    LES INGRÉDIENTS

    • 1,5 litre de sang de nouveau-nés*
    • Les carcasses (ossements, moelle et cartilages) des nouveau-nés
    • 1 petit oignon espagnol émincé
    • 3 à 5 m d’intestin grêle de porc (ou de mouton)
    • De l’eau
    • Carotte, céleri, du fenouil
    • Du saindoux et
    • De l’huile quand même
    • 4 épices
    • Du sel et du poivre

    *Fouetter sans cesse pendant les saignées pour séparer la fibrine du sang, ainsi le boudin sera plus soyeux.

    LA PRÉPARATION

    C’est plus compliqué que ça en a l’air. 

    Après les saignées, désosser les nouveau-nés sans perdre connaissance; réserver la viande et les abats dans un grand saladier. Préparer ensuite le bouillon en couvrant d’eau du robinet les carcasses des nouveau-nés, avec une carotte cassée en deux, deux branches de céleri et le fenouil. Porter à ébullition et baisser le feu aussitôt, laisser frémir doucement pendant trois jours en se faisant discret. Ce qu’on ne veut pas c’est des mottons ni des enquêteurs de la police qui remontent jusqu’à nous. Écumer sans cesse. Goûter et rectifier l’assaisonnement.

    Rendu là dans une grande casserole, faire suer l’oignon espagnol émincé dans l’huile, déglacer avec le sang des nouveau-nés. Ajouter le bouillon de trois jours, les 4 épices, porter à ébullition et réduire du tiers à feu moyen-fort jusqu’à une texture laiteuse quasiment crémeuse. Laver à l’eau fraîche l’intestin grêle de porc (ou de mouton) comme s’il s’agissait d’une tâche du quotidien, de quoi d’ordinaire; s’assurer que l’intestin grêle ne soit pas percé. Dès lors, il ne reste plus qu’à mettre en boyaux. Enfiler le bout d’intestin grêle à la sortie du poussoir, mettre un ‘lastique pour solidifier si jamais. Il suffit ensuite de pousser doucement la préparation de sang et d’épices pour remplir l’intestin grêle en s’assurant de ne pas le crever.

    Faire bouillir les boudins un certain temps pour cuire le sang adéquatement. Griller dans un beurre noisette et servir avec des épinards ou whatever. Sinon, emballez sous-vide; les boudins noirs peuvent se garder au congélateur.

  • 657. LE MI-CUIT

    D’abord préchauffer le four à 166 degrés Celsius précisément.

    LES INGRÉDIENTS

    • 6 œufs entiers
    • 350 g de sucre
    • 200 g de gras (beurre, huile, graisse animale, whatev)
    • 266 g de pastilles de chocolat mi-amer
    • De la farine blanchie en quantité suffisante
    • Une pincée de fleur de sel de Guérande

    LA PRÉPARATION

    Pour réussir cette recette, préparez-vous à toute la gamme des émotions; ça ne sera pas facile au début, la plupart des premiers essais seront catastrophiques, rien de moins! Hacher le chocolat grossièrement. Réserver les jaunes d’œufs et battre les blancs en neige dans un autre bol. Faire fondre le chocolat dans un bain-marie, incorporer le reste des ingrédients en fouettant sans cesse. Utiliser une maryse pour verser 100 g de la préparation dans chacune des 8 tasses de porcelaine d’un service de thé classique. Enfourner pour un quart d’heure maximum, ce qu’on veut c’est un cœur coulant après tout. Laisser tiédir avant de servir. Bonne chance.

  • 658. DE LA LANGUE MARINÉE

    LES INGRÉDIENTS

    • 1 langue
    • 2 feuilles de laurier
    • 6 clous de girofle
    • Des graines de moutarde
    • Et des graines de coriandre
    • Du poivre en grains
    • 200 ml de Nicolas Laloux blanc
    • 50 millilitres de vinaigre
    • 50 milligrammes de sucre blanc
    • 1/2 litre de bouillon d’animal mort

    LA PRÉPARATION

    Déposer la langue au fond d’une casserole sur un rond à feu moyen-élevé, couvrir la langue du bouillon d’animal mort, porter à ébullition et ajouter le laurier, les clous et les graines, baisser le feu, laisser frémir 3 quarts d’heure jusqu’à ce que la viande de la langue soit tendre.

    Fermer le feu et attendre que ça refroidisse. Retirer la membrane (la peau!?) de la langue, couper en morceaux et mettre au fond d’un pot. Dégraisser le bouillon et le chauffer à nouveau avec le Nicolas Laloux blanc, le vinaigre et le sucre cette fois-ci. Verser le liquide chaud sur les morceaux de langue, tempérer puis réfrigérer.

    Servir avec des biscuits soda aux gens qui ont bu un peu et qui commencent à parler fort.

  • 659. MES HOMMAGES À CHERRY BLOSSOM (1890-2025)

    LES INGRÉDIENTS

    Pour le sirop:

    • 1 tasse de sucre en poudre
    • 60 millilitres de sirop de cerises marasquins*
    • 1 giclée de dèche bien amère

    Et pour le chocolat:

    • 250 g de pastilles de chocolat mi-sucré
    • 125 g d’arachides grillées
    • 125 millilitres de beurre très salé
    • 1 tasse de sucre à glacer
    • De la noix de coco
    • 1/4 tasse de granulés de cire de paraffine

    LA PRÉPARATION

    Mélanger d’abord les ingrédients pour le sirop dans un cul de poule assez grand. Prendre une grande respiration et se lancer ensuite dans le chocolat: dans une casserole adéquate faire fondre les pastilles de chocolat mi-sucré dans le beurre à feu correct, incorporer le sucre en poudre et la paraffine, cuire 4 minutes. Pendant ce temps, réduire en miettes les arachides grillées et râper la noix de coco; incorporer au mélange chocolaté.

    Déposer une à deux cuillères à table de préparation chocolatée dans chacune des 9 tasses de porcelaine d’un service de thé classique en prenant soin d’en mettre jusqu’au pourtour. Y fourrer les cerises marasquins* et les couvrir de sirop. Celer la surprise avec une autre couche de préparation chocolatée. Réfrigérer quelques heures avant de démouler sur le comptoir. Dévorer.

    * La recette des cerises au marasquin: blanchir les cerises les moins sucrées, les dénoyauter et les cuire lentement dans un mélange de sucre, d’alcool frelaté et de colorant rouge 3. Fermer le feu et laisser refroidir.

  • 660. LE POULET FRIT

    LES INGRÉDIENTS

    • 1 poulet en morceaux
    • Beaucoup d’huile végétale
    • Du ketchup (au goût)

    LA PRÉPARATION

    Chauffer l’huile jusqu’à cent soixante-quinze degrés Celsius et y faire frire les morceaux de poulet au moins 6 minutes. Éponger l’excédent d’huile et servir aussitôt avec du ketchup et une napkin.

  • 661. MES RAVIOLI VAPEUR AU JUS DE VIDANGES*

    LES INGRÉDIENTS

    La pâte fraîche-pet à raviole:

    • 3 oeufs
    • 15 ml d’huile végétale
    • 30 ml d’eau plate très très froide
    • 566 g de farine non-blanchie
    • 55 g d’encre de seiche

    La farce:

    • 450,5 g de viande de pigeons sauvages
    • 3 tasses de chou frisé haché finement
    • Un peu de fécule de maïs délayée
    • 2 brins de ciboulette ciselés
    • Un shot de pastis pour la saveur
    • 1 jaune d’oeuf de volaille
    • Des oeufs d’hareng fumés
    • (Des oursins si en saison)
    • 5 ml d’huile de sésame grillé

    Pour la gelée:

    • 1 court-bouillon
    • Les carcasses des pigeons sauvages
    • 1 cuillère à soupe de concentré de tomate
    • 250 ml de jus de compost d’été*
    • 1 cuillère à soupe de vin shaoxing
    • De la sauce soja en quantité adéquate 
    • De l’ail noire si jamais
    • Un seul splash de citron vert
    • Et du beurre bien sûr

    *Depuis 2006, il est commun de remplacer le jus de vidanges par du jus de compost d’été de préférence pour sa saveur plus prononcée. L’expression “jus de vidanges” de l’intitulé est ici utilisée de manière folklorique comme dans “le pâté chinois” (recette à venir).

    LA PRÉPARATION
    Dès lors la farce:
    Si on ne sait pas chasser le pigeon sauvage, l’histoire se complique un chouia puisqu’aucune formation n’est prévue dans cette recette, le seul pro-tip qui me vient à l’esprit c’est de se tenir aux alentours des viaducs, les pigeons sauvages semblent apprécier l’abris des viaducs. Rendu là, il suffit d’en kicker un ou deux en pleine face, et hop! on ramasse les oiseaux morts et on a un repas. Il faut évidemment savoir comment plumer et désosser** les oiseaux morts sans se faire mal; dans une très très grande casserole cuire la chair des oiseaux morts en l’arrosant d’un bouillon parfumé***, au moins 30 à 40 minutes pour tuer la plupart des bactéries, ajouter le chou frisé, la fécule de maïs délayée et la ciboulette ciselée à mi-cuisson. Rapidement émulsionner le jaune d’oeuf et les oeufs d’hareng fumés avec l’huile de sésame pour obtenir une mayonnaise.

    **Réserver les os et les cartilages pour la gelée tantôt.
    ***Du laurier, de la sarriette, une croûte de parmesan, la base.

    Pour (ou contre) la gelée:
    D’abord cuire à sec les carcasses des pigeons sauvages dans une grande casserole, y garrocher le concentré de tomate et le beurre, monter le feu et déglacer avec la tasse de jus de compost d’été, la cuillère à soupe de vin Shaoxing, de la sauce soja parce qu’on ne sait jamais, de l’ail noire non plus, et surtout un splash de citron vert. Couvrir du court-bouillon; écumer et réduire jusqu’à une sauce; attention cette étape peut prendre trois quarts d’heure. Au besoin ajouter une clé de xanthane pour stabiliser la gelée. Laisser refroidir suffisamment.

    La pâte astheure:
    Enfiler des gants de nitrile si on a du dédain en général et mélanger la farine avec l’encre de seiche dans un cul de poule. Ajouter l’eau plate à un moment donné et faire semblant de rien en formant une boule de pâte, la pétrir et la huiler, couvrir et garder au frais le temps que le gluten se développe légèrement un quart d’heure parce qu’on veut une pâte avec une mâche “légère” mais une mâche “quand même”. Rouler la pâte le plus mince possible, découper la pâte à l’emporte-pièce, farcir la pâte et former les ravioli en baluchons pour avoir l’air de tout petit petits sacs de poubelles trop mimi. Cuire dans l’huile végétale à découvert un certain moment, ajouter un shot d’eau gazeuse, couvrir et laisser cuire à la vapeur 4 ou 6 minutes de plus.

    Enfin le dressage (Pour le plaisir des yeux):
    Dans un bol de céramique disposer trois ravioli et arroser de réduction de jus de compost.
    Servir avec un shot de vinaigre noir chinois, ou de la sauce ranch.

  • 662. DU SUCRE À LA CRÈME

    (la recette de sucre à la crème infaillible selon Isabelle sur Facebook)

    LES INGRÉDIENTS

    • 3 tasses de cassonade dorée
    • 250 g de beurre non salé
    • 1 tasse et demi de crème 35%
    • 1 lb de sucre à glacer
    • Quelques gouttes d’extrait de vanille

    LA PRÉPARATION

    Dans une casserole, porter à ébullition les 3 premiers ingrédients, atteindre 113 degrés et baisser le feu à moyen, laisser mijoter ni plus ni moins que 6 minutes. Incorporer la livre de sucre à glacer et les quelques gouttes d’extrait de vanille en fouettant sans cesse jusqu’à ce que ça pâlisse. Verser dans un moule beurré; refroidir. Si ça marche pas, et ça ne marchera pas comme d’habitude, bloquer Isabelle sur Facebook.

  • 663. LE HOT CHICKEN

    LES INGRÉDIENTS

    • 1 poulet rôti de n’importe quel supermarché
    • Du pain en tranches
    • Des pois verts frais ou congelés, au pire en canne, mais des pois
    • 450 ml de sauce
    • Des assaisonnements

    LA PRÉPARATION

    Commencer par détacher la chair des os du poulet rôti avec ses propres doigts, réserver les cartilages et les os pour faire un court-bouillon; goûter la viande de temps en temps, manger la moitié de la peau rôtie et garder l’autre moitié pour la sauce*. Toaster des tranches de pain en même temps qu’on réduit la sauce* (voir la recette de la sauce).

    Le dressage:

    Mettre une toast au fond de l’assiette, du poulet par-dessus et une louche de sauce, couvrir avec la deuxième toast et les pois verts et, encore de la sauce*!

    *De la sauce: on récupère les os et les cartilages du poulet pour en faire un jus, mais c’est pas obligé d’être de la volaille ça peut être n’importe quel animal mort même un rongeur, sauf que ça va pas goûter la même affaire, les rongeurs goûtent les vidanges.